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Nouvelle-Zélande : au lendemain des législatives, les populistes au cœur des tractations

A l’issue des élections du 23 septembre, aucun parti n’a obtenu seul la majorité absolue au Parlement ; le chef de file des populistes se retrouve de nouveau faiseur de roi.

Par  (Sydney, correspondance)

Publié le 24 septembre 2017 à 10h15, modifié le 24 septembre 2017 à 10h37

Temps de Lecture 2 min.

Winston Peters, à Russell, le 24 septembre.

Qui va choisir Winston Peters ? A l’issue des législatives du samedi 23 septembre, le leader de Nouvelle-Zélande d’abord (NZF), parti populiste et anti-immigration, a récupéré son titre de « faiseur de rois ». Pour la troisième fois en vingt et un ans, l’élu maori est en position de désigner le prochain chef de l’exécutif.

Ni les conservateurs, dont fait partie le premier ministre sortant, Bill English, ni les travaillistes, conduits par Jacinda Ardern, n’ont obtenu 61 sièges, la majorité absolue au Parlement. En s’alliant avec l’une des deux formations, Winston Peters, à la tête d’un groupe de neuf députés, peut faire pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Au soir du scrutin, l’homme de 72 ans n’a fermé aucune porte. Il entend jouer la concurrence pour obtenir le maximum de gains pour lui et son parti, à son propre tempo.

En 1996, il avait marchandé pendant près de deux mois avant de valider l’offre du Parti national, de centre droit, qui avait accepté de le nommer vice-premier ministre. En 2005, c’est en lui proposant le portefeuille des affaires étrangères que la travailliste, Helen Clark, était parvenue à un accord.

Discussions musclées

A l’ouverture de ces nouveaux pourparlers, la formation de Bill English est en position de force : le Parti national est arrivé largement en tête avec 58 députés. Le catholique pratiquant, austère ministre des finances pendant huit ans, avant d’être nommé premier ministre en décembre 2016, a réussi à convaincre 46 % des électeurs de voter pour la continuité. Après trois mandats conservateurs, non seulement le pays est sorti de la récession, mais il affiche un excédent budgétaire et enregistre une croissance soutenue. Néanmoins, la flambée des prix de l’immobilier comme les inégalités persistantes inquiètent les Néo-Zélandais. S’ils n’ont pas sanctionné le Parti national, ils se sont détournés de ses alliés traditionnels. Les électeurs « veulent une autre coalition », a estimé Bill English, qui entend ouvrir des « discussions positives » avec NZF.

Ces discussions s’annoncent musclées. Dans l’opposition, Winston Peters n’a eu de cesse de critiquer les conservateurs. Sa formation, qui prône « la loi et l’ordre », reproche en particulier aux « bureaucrates de Wellington » de négliger le pays profond. Elle réclame aussi une réduction drastique du nombre d’immigrés accueillis.

De l’autre côté de l’échiquier politique, Jacinda Ardern se prépare aussi à négocier. La jeune femme de 37 ans, propulsée à la tête des travaillistes à moins de deux mois du scrutin, a donné un nouveau souffle à son parti et s’impose comme la révélation de ces législatives. Charismatique, excellente communicante et accessible, l’élue d’Auckland a concentré sa campagne sur la lutte contre les inégalités et séduit 36 % des votants.

Elle peut encore prétendre au pouvoir dans le cadre d’une alliance avec les Verts et NZF. Mais entre ces deux derniers, les relations sont mauvaises. « Winston Peters hait les Verts avec passion », résume Oliver Hartwich, directeur du think tank New Zealand Initiative. Malgré tout, au soir du scrutin, le parti écologiste a appelé NZF à « mettre de côté nos différends ». Et selon M. Hartwich, « rien n’est exclu avec Winston Peters ».

Y compris qu’il se retrouve hors jeu si une alliance inattendue se dessinait entre le Parti national et les Verts. Quel que soit le scénario, il est peu probable qu’un accord soit trouvé avant le 7 octobre, date à laquelle les voix des électeurs expatriés auront été comptabilisées.

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